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Nous souffrons encore en France, envers et contre toute logique, d’une tendance littéralement pathologique − car extrêmement dangereuse − à penser qu’il existe une « exception française ». Il y a belle lurette que le coup du nuage de Tchernobyl est devenu un classique dont tout en chacun se gausse d’un air de dire « on ne me la fera plus ». Et pourtant si : on nous la fait encore tous les jours. Pire : nous peinons à reconnaitre les autres « nuages », − qui ont revêtu entretemps d’autres atours − qui continuent d’assombrir notre ciel, en particulier dans le domaine médical. Cette myopie pour tout ce qui ne provient pas de « chez nous » peut conduire à penser que les françaises n’ont pas la même constitution biologique que les autres habitantes de notre planète bleue. Autrement dit, qu’un médicament ou une procédure comportant des risques pour toute femme ne possédant pas la nationalité française se révèlera absolument anodin pour les privilégiées que nous sommes.
Autre conséquence de cet isolationnisme intellectuel : une étude marquante qui fera les grands titres de la presse anglo-saxonne grand public passera complètement inaperçue, à de rares exceptions près, dans les médias français. Tout juste si on ne laisse pas entendre que, du fait qu’elle n’a pas été menée par des chercheurs français, elle n’est de toute façon pas valide. Ce qui se passe ailleurs que dans l’Hexagone ne nous intéresse pas : nous vivons sur une autre planète, bénéficiant d’un microclimat médical privilégié.

« Si la mammographie avait été un médicament, elle aurait été retirée du marché »

C’est le constat sans ambiguïté de Peter Gotzsche, directeur de l’Institut Cochrane nordique, à la lecture des nouvelles recommandations du Canadian Task Force on Preventive Health Care − organisme chargé d’établir régulièrement des recommandations en matière de prévention au Canada … Continuer la lecture

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